lundi 27 octobre 2014

Tribunal

Encore une étape franchie.

Nous sommes passés devant la Juge aux Affaires Familiales dont dépend notre domicile, mercredi dernier. Nous avions rendez-vous, afin de formaliser d'un point de vue juridique, la future paternité de l'Homme. Petite surprise du jour, nous nous sommes présentés comme prévu par la convocation à 14h, au Tribunal de Grande Instance, pour que la greffière nous annonce que le juge ne pourrait pas nous recevoir à l'heure, étant prise par une permanence d'urgence. Nous avons donc été invités à faire un petit tour en ville, en attendant qu'elle nous appelle, afin de pouvoir avoir notre audition un peu plus tard.

A 14h30, on nous a rappelé pour nous dire que nous pouvions revenir, pour apprendre que la Juge recevait des enfants dans le cadre de divorces difficiles. Nous avons donc pris place et notre mal en patience.

Au bout du compte, nous sommes passés devant la juge. Elle nous a expliqué les tenants et aboutissants de notre démarche. Ce à quoi nous engageait la signature du procès verbal : reconnaissance de filiation pour l'enfant qui naitrait de notre processus PMA avec donneur. Impossibilité de se défausser vis-à-vis de l'enfant que ce soit le père, qui pourrait facilement prouvé l'absence de lien biologique, ou la mère, en prouvant tout aussi facilement, que l'homme n'est pas le père biologique. Et enfin, l'impossibilité de poursuivre le donneur, en cas de souci de santé ou quoique ce soit d'autre. Des choses logiques, qui nous a un peu surpris et amusé. La juge a hoché la tête, en nous précisant que, malgré le caractère à priori comique de ces remarques, elles étaient là parce qu'il y avait des précédents... L'Humain étant ce qu'il est, il fallait bien convenir que ce n'était pas si surprenant que cela. Malheureusement.

Nous sommes ressortis du bureau 10 minutes plus tard. Copies du jugement en main. Prêts pour la prochaine étape. Car il est évident que, malgré l'importance de la démarche et son poids juridique et symbolique, nous ne nous sommes pas apeusanti dessus. Cela n'a pas changé notre quotidien d'un coup de baguette magique.

Nous attendons désormais la prochaine étape. Dont je serai la principale protagoniste, puisqu'il s'agit d'un check-up gynécologique complet. Avec très certainement, un rendez-vous supplémentaire pour une hystérographie. Nous pouvons donc laisser sereinement passer les fêtes de fin d'année, et nous relancer dans la bataille début d'année prochaine.

Une année 2015 toute nouvelle toute belle, qui nous apportera, nous l'espérons la concrétisation de notre rêve de bébé commun.

jeudi 9 octobre 2014

Soulagement

Hier, mes objectifs étaient double :

Appeler le Tribunal de Grande Instance de mon secteur, afin de prendre rendez-vous pour une audience avec le Juge aux Affaires Familiales. Passage obligé pour formaliser notre démarche de Procréation Médicalement Assistée avec don de gamètes (terme officiel). J'ai eu la 2ème chambre en ligne après plusieurs mauvais aiguillages. La dame, très gentille, m'a indiqué la marche à suivre : prendre rendez-vous immédiatement par téléphone (date fixée au 24 octobre prochain), décliner les identités des demandeurs, attendre la réception d'une convocation officielle écrite du Tribunal, et emmener les pièces nécessaires à l'enregistrement de notre requête (pièces d'identité et attestation de la commission, pour prouver notre démarche auprès du CECOS, comme si l'envie aurait pu nous piquer un jour de faire tout ça pour le plaisir... Mais bon, passons...). Les choses ont été réglées en l'espace de cinq minutes.

La deuxième chose que je voulais absolument régler, c'est cette histoire de décalage de date au CECOS. Ça me travaillait beaucoup. Les mois sont comptés et devoir en rajouter presque 6 supplémentaires à cause d'une erreur d'information m'aurait ruiné le moral. J'ai eu la secrétaire en ligne, qui a tenté de me mettre en relation avec ma médecin biologiste, sans succès. Elle m'a demandé de rappeler quelques minutes plus tard. Ces minutes m'ont paru être une éternité. L'estomac noué et le coeur battant à tout rompre. Je me rends compte à quel point les sentiments peuvent être exacerbés dans certaines épreuves... Le stress est omniprésent, sans même que l'on s'en rende véritablement compte...

J'ai rappelé une seconde fois, ai eu une autre secrétaire en ligne, à qui j'ai dû réexpliquer le problème. Par chance, ma médecin semblait être juste à côté d'elle. Elle a donc pu me la passer dans la foulée. La biologiste m'a demandé quel était le problème. Gentille et attentive. Je lui ai expliqué que la date de clôture de dossier figurant sur le courrier accompagnant l'attestation de la commission était au mois de septembre, alors qu'elle nous avait dit que c'était un an après l'ouverture de dossier. Elle m'a demandé la date d'ouverture.
- Ne vous inquiétez pas Madame, effectivement, c'est une erreur de courrier, vous savez ça arrive parfois. Votre date d'ouverture de dossier étant fin avril, reprenez rendez-vous fin avril/début mai 2015. Et bonne fin d'année à vous !

J'ai poussé un ouf de soulagement. Mes épaules se sont détendues et mon rythme cardiaque s'est calmé. J'ai annoncé la bonne nouvelle à l'Homme, qui comme à son habitude, a manifesté beaucoup d'enthousiasme : - Cool !

Mais ce matin, il m'a quand même glissé à l'oreille qu'il était soulagé que ce soit bien au printemps et pas à l'automne.

De quoi mettre un peu de soleil dans cette journée qui s'annonce grise. 

mardi 7 octobre 2014

Parlons peu mais parlons bien

Je viens donner quelques nouvelles.

Non pas que j'étais morte ou indisposée ou que sais-je d'autre, mais tout simplement qu'il n'y a pas eu de réèlles avancées jusqu'à aujourd'hui. Les cycles se suivent et se ressemblent.

Je ne compte plus.

Je sais juste que fin janvier prochain, ça fera 2 ans que nous aurons débuté les essais bébé. De quoi déprimer, si ce n'est de se dire aussi, que plus les mois passent, plus ça nous rapproche de notre rêve de famille commune avec l'Homme. De rajouter un maillon à cette famille hyper recomposée. Ma famille. Ma version du bonheur. 

La commission qui suit notre dossier IAD s'est réunie fin septembre et a statué positivement, nous autorisant ainsi à poursuivre les démarches administratives. Le courrier réceptionné il y a quelques jours, nous permet (enfin, me permet, ce genre de choses, c'est moi qui m'y colle, l'Homme gère le chantier de la maison) de pouvoir appeler prochainement le Tribunal de Grande Instance et prendre rendez-vous pour formaliser et cadrer d'un point de vue juridique, le futur statut de père de l'Homme. Etape administrative, certes, mais aussi ô combien symbolique pour ce dernier. La société reconnaît son désir de paternité. Mieux, elle l'inscrit légalement aux yeux du monde.

Parallèlement, j'ai appelé le secrétariat de mon gynécologue, afin de prendre rendez-vous pour un check-up complet. Je devrai très certainement prendre un autre rendez-vous dans la foulée pour une hystérographie. Mais chaque chose en son temps. Rendez-vous fixé au mercredi 14 janvier. Tout roule de ce côté-là.

J'ai cependant une petite pointe d'inquiétude, qui a fait chuter mon moral à la réception de la lettre de la commission. Un courrier l'accompagnait. Dans ce courrier au nom de notre biologiste, mais pas signé par elle, nous est demandé de prendre rendez-vous pour la clôture de notre suivi avant que les choses sérieuses ne commencent en septembre 2015. Mon coeur a raté un battement en lisant la date. Je m'explique : dans le calendrier de suivi qu'on nous a remis au début de notre démarche au CECOS, ce fameux dernier rendez-vous devait avoir lieu 1 an après le rendez-vous d'ouverture de dossier. D'où l'importance de cette fameuse date, selon la médecin biologiste : le 30 avril 2014. Donc logiquement, le rendez-vous de clôture aurait dû avoir lieu au printemps...

J'appréhende d'appeler le secrétariat pour m'entendre dire que les délais se sont rallongés, ou que la médecin s'est trompée (quoique j'ai un gros doute qu'elle se soit trompée : elle est médecin au CECOS depuis un paquet d'années)... Mais je vais prendre mon courage à deux mains et téléphoner encore cette semaine.

Ça en fait des coups de fil à donner. Le bonheur tient à ça parfois.