jeudi 12 juin 2014

Dans un an... Si tout va bien...

Oui je suis toujours en vie... On pourrait en douter par les chaleurs que nous endurons dans ma région ces derniers temps... Entre 35 et 40°C. Du soleil à gogo, un dernier week-end prolongé le plus possible. Et un moral plutôt bon.

Je suis en C18, 7ème jour du cycle. Ceci, c'est juste pour mémoire on est d'accord. L'importance n'est plus là. Ce cycle-ci s'entame de façon plutôt calme. Des règles courtes (3 jours, et un 4ème de pertes rosées). Et pas encore de douleurs. Ni d'ovaires, ni de seins. Cool.

En fait, je ne passais pas du tout pour parler de ça, car désormais, on s'en fout un peu de savoir que ma température est à 36,2 depuis deux jours, pas vrai ? Je suis venue vous parler de notre second rendez-vous au CECOS de Strasbourg. Oui, compte tenu de mon affection longue durée particulière, les entretiens préalables au nombre deux, se font impérativement au CMCO de Schiltigheim. Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça. C'est la procédure. Ce terme va devenir mon mot préféré dans les prochains mois : "procédure". Ex-aequo avec "délais".

Nous avons donc revu la même médecin que sur Mulhouse. Toujours la même bouille de grand-mère bienveillante. Toujours le franc parler et les explications claires et accadémiques. Cette fois-ci cependant, nous n'attendions rien de particulier. Nous avions déjà affronté les mauvaises surprises. Et heureusement, il n'y en a pas eu d'autres. Nous avons ramené les pièces obligatoires pour notre dossier : cartes d'identités, cartes vitales, cartes de groupes sanguins, et attestation de résidence commune. Puis la médecin a essayé une nouvelle fois d'obtenir le caryotype que l'Homme a fait mi mars. Et oui, l'urologue n'a toujours pas eu les résultats. Personne ne sait rien ou ne veut rien dire. Heureusement, elle est persévérante. Elle devrait recevoir une copie en même temps que l'urologue du coup.

Elle nous a expliqué le processus. Long. Mais régulier à priori. Le mois prochain, nous devons revenir à Strasbourg pour le second entretien obligatoire. Cette fois-ci, ce sera avec un médecin PMA. Il nous expliquera le processus pour arriver à l'IAD ou la FIVD. Il nous parlera de l'adoption. Bref, encore un rendez-vous pour pas grand chose. Mais au moins, nous l'avons eu rapidement cette fois encore. Ce sera le 18 juillet. Puis, le mois suivant, donc courant août, nous devrons voir un psychiatre. Suite à ces deux prochains rendez-vous, les médecins que nous avons rencontré se verront et donneront leur accord pour la suite de la procédure de don. Une fois l'accord écrit reçu, nous pourrons nous rendre dans un tribunal de Grande Instance pour formaliser la future paternité de l'Homme. Et oui, quand tu as recours à un don de sperme, et ce, afin d'éviter que l'homme ne fuit ses responsabilités une fois le bébé en route, ou inversement, que la femme refuse à l'homme son droit d'exercer ses prérogatives de père, tu dois absolument faire valider la paternité du futur papa. Ainsi, les deux membres du couple et l'enfant à venir sont tous 3 protégés d'un point de vue juridique. Une fois ces étapes franchies, il y aura une longue phase d'attente jusqu'à ce que l'on reçoive les paillettes d'un donneur. Mais à priori, environ 1 an après le premier entretien (le notre date du 30 avril), nous reverrons notre médecin, qui pourra nous donner une date approximative d'IAD ou FIVD.

Et concernant l'IAD ou la FIVD, ça dépendra des analyses que j'ai à faire. L'Homme et moi avons tous les deux des prises de sang concernant les MST à faire (SIDA, Hépatites, Syphilis, CMV et j'en oublie peut être). Moi j'ai en plus, un bilan hormonal complet à faire à J2 ou J3 de mon cycle : FSH (l'hormone détestée chez l'Homme), LH, prolactine, oestradiol, mais surtout, la fameuse AMH, qui me dira si j'ai un stock d'ovules suffisant pour passer d'abord par des IAD. Si mon taux montre un stock faible, ce sera FIVD directement. Maintenant, je croise juste les doigts pour ne pas avoir de mauvaise nouvelle de ce côté là, ce serait vraiment le coup de couteau ultime.

Le seul problème, moi qui aime bien faire ces choses là le plus rapidement possible : à J2 et J3 de mon prochain cycle, et bien je serai en vacances à l'autre bout de la France. Je ne veux pas m'amuser à faire des examens hormonaux dans un laboratoire inconnu, du coup, je vais devoir attendre le mois d'août. Et ça, j'avoue que ça me gonfle de devoir attendre (en plus du fait que je risque fort d'avoir mes règles durant les vacances, pfffffff). Enfin, en toute logique, et si tout se passe bien (que ce soit au niveau des différents résultats sanguins et hormonaux, mais aussi du succès plus ou moins rapide de l'insémination), je peux espérer être enceinte l'année prochaine à la même période. J'ai besoin de plein de petits doigts croisés.

Ah oui, j'ai oublié d'aborder un dernier point : l'Homme n'a toujours pas parlé à ses parents. J'ai décidé de le laisser gérer. Maintenant qu'il sait les différentes étapes, il m'a annoncé (enfin je lui ai un peu tiré les vers du nez plutôt) qu'il comptait parler à ses parents avant de voir le psychiatre, histoire d'avoir ce poids en moins. Parfait pour moi.

Voilà pour les dernières nouvelles du front. J'ai le coeur léger pour une fois. C'est tellement rassurant de savoir dans quelle direction on va. Pour certains, ce serait une maigre consolation. Pour moi, c'est déjà énorme après toutes les mauvaises nouvelles que nous avons dû encaisser en peu de temps.

7 commentaires:

  1. On croise les doigts, les orteils, les cheveux et les genoux alors :)

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    1. Merci infiniment de croiser pour nous ! mais d'ici à l'année prochaine, décroisez de temps en temps, vous allez attraper des crampes ;)

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  2. J'ai découvert votre blog lors d'une recherche sur le don. Avec mon épouse nous avons fait la démarche inverse à la votre, nous avons donné dans un cecos et nous sommes en fin de démarche. Votre blog permet de sensibiliser les lecteurs aux problèmes rencontrés par de nombreux couples. Je vous souhaite bonne chance et nous na manquerons pas de suivre la suite de votre aventure, car votre parcours est une véritable aventure de vie !

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    1. Votre geste est très beau et très important pour les couples comme nous. Dans ma région, les donneurs ne sont qu'une trentaine ! Cela rajoute au désarroi déjà grand des couples infertiles...

      Merci pour ce témoignage qui me fait chaud au coeur...

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  3. Merci pour votre petit message.
    Le geste de donner est vraiment rien, par contre, il y aurait beaucoup de choses à dire sur le fonctionnement des cecos. La complexité du système fait qu'il est très difficile de donner. Si cela était à refaire, je pense que ni moi, ni mon épouse n'irions jusqu'au bout de cette démarche. Le regard porté par les équipes des cecos sur les donneurs sont parfois très déstabilisant.
    Si le Cecos ne fait rien pour faire évoluer cela, le nombre de donneur ne fera que décroitre d’année en année.
    Avoir donné est une expérience très enrichissante sur le plan humain. J’ai longuement échangé avec un couple en attente de don pour savoir que les contraintes qui ont été les nôtres sont très faibles au regard du parcours des couples en attente de don.
    Bon courage,

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    1. Notre médecin nous a énuméré les conditions pour rentrer dans les critères de don et ça ne m'étonne pas du tout que les hommes soient si peu nombreux... En outre, le nombre de personnes offrant leur sperme sur des forums est effrayant, la plupart du temps, la raison invoquée par ces hommes, c'est justement le sytème médical français qui décourage...

      Ne vous ôtez pas le mérite de ce que vous faites en tout cas. Des couples auront la joie de devenir parents grâce à vous.

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  4. Bonjour,
    En effet nous avons été très étonnés de constater que le nombre d’homme offrant leur sperme sur des forums était important. Il convient de rappeler que cette pratique est interdite. Il est vraiment regrettable que des hommes puissent abuser de la détresse de certains couples pour essayer d’obtenir des relations sexuelles ou assouvir certains fantasmes. Pour moi, il s’agit là d’une perversion rien de plus !
    Faire une démarche de don est compliquée car vous devez vous rendre à de multiples reprises au cecos. Vous pouvez avoir le choix des dates et encore mais pas le choix des horaires, car la préparation des paillettes nécessite du temps en laboratoire. Le cecos dans lequel nous avons fait ce don est fermé le samedi, vous devez donc venir en semaine. Lorsque vous travaillez, il est parfois difficile de pouvoir se dégager du temps pour ce type de démarche et pas évident d’expliquer à votre employeur que vous avez besoin de ½ journée pour faire un examen médical.
    A cela peut s’ajouter un temps de route important.
    Si l’accueil que nous avons reçu par les professionnels du cecos était irréprochable, les équipes devaient harmoniser leurs discours. Dans notre cas il existait une grande différence de point de vue sur le don entre la psychologue et le professeur qui nous a reçu pour l’entretien. De ce décalage de discours peut naitre un doute chez les couples donneurs.
    Nous avons trouvé avec mon épouse que les médecins sont passés très vite sur nos motivations. Le manque de donneurs inciterait-il les cecos à ne pas être trop regardant sur les motivations des candidats au don ? Nous le pensons. Cette démarche, qui pour nous est une démarche de couple à couple, ne peut se faire à la légère sous le risque un jour de regretter ce geste et de venir nourrir les effectifs des associations qui demandent la levée de l’anonymat.
    Il ne faudrait pas interpréter mon discours comme une critique des cecos, loin de là. Ce système malgré ses imperfections, a le mérite aujourd’hui, de permettre un accès le plus équitable possible à des couples d’horizon sociaux très différents. Ce système repose sur le principe de générosité et non sur un principe commercial comme cela peut être le cas aux USA ou dans certains pays d’Europe du Nord.
    S’agissant de la levée de l’anonymat, moi et mon épouse défendons ce principe, non que nous souhaitions fuir nos responsabilités mais parce que nous pensons que cela induirait des schémas familiaux très complexes, à la fois pour le donneur, l’enfant et ces parents. Enfin si l’anonymat devait être levé pour le don de gamète, il faudrait alors le faire pour les autres dons d’organes. Ainsi Monsieur DUPOND pourrait savoir qu’il est en vie grâce au cœur de Madame X morte dans un accident de voiture à l’âge de 31 ans et qui avait deux enfants en bas âge. J’ai choisi cet exemple pour montrer la limite de certains courants de pensée.

    Voici, une petite réflexion rapide pour contribuer à la qualité de votre démarche.

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