Comme promis, je viens faire le rapport d'un week-end de cauchemard... Ça ne va pas être facile de vous retranscrire les émotions qui me sont passées par la tête et le coeur, mais je vais essayer quand même, ne serait-ce que parce que ça me semble important.
Je suis donc allée au laboratoire samedi matin. Plutôt confiante, puisque j'avais l'impression d'être mouillée, signe de présence de glaires selon mes croyances... La biologiste, une grande et belle femme, m'a reçu. Je me suis installée sur la table d'auscultation et en quelques secondes, elle m'a dit que ça n'irait pas : pas de glaires du tout et col trop fermé. J'allais donc devoir revenir lundi. En soi, rien d'épouvantable. Mais elle a poussé plus loin en m'expliquant que ce serait vraiment bien que je revienne le lundi : en l'absence de glaire ce jour-là, il serait possible de penser qu'un manque de glaires soit la cause de nos échecs. Du coup, je n'ai pas pu m'empêcher de lui expliquer l'historique de mon histoire : déjà 3 enfants à mon actif, conçus sans aucun problème. L'Homme sans enfant encore. Et un spermogramme effectué quelques jours plus tôt. Elle a eu un moment de silence. A tout noté sur le dossier, puis a demandé le nom de mon conjoint et la date de son spermogramme. Une fois les informations notées, elle m'a demandé s'il était avec moi et si nous souhaitions avoir une interprétation des résultats du spermogramme. On a dit oui.
Une fois dans son bureau, elle a pris un ton grave et nous a expliqué que les examens n'avaient pas pu être pratiqué car elle n'avait "trouvé aucun spermatozoïde dans l'échantillon récolté". Même après passage en centrifugeuse (apparemment, parfois il arrive d'en trouver par ce biais). Pas un seul.
AZOOSPERMIE. Voilà le verdict qui nous est tombé sur la tête. Aucune trace de production de spermatozoïdes.
Devant nos têtes effarées, la biologiste nous a expliqué qu'il existait deux cas principaux d'azoospermie : éxcretoire et dans ce cas, c'est simplement un souci de transmission entre les testicules qui produisent et le canal qui permet aux spermatozoïdes d'être présents dans le sperme. Il est possible d'aller les "chercher" là où ils se trouvent par biopsie, puis tenter une IAC (insémination avec sperme du conjoint). Dans le deuxième cas : l'azoospermie secrétoire, il n'y a plus de production de spermatozoïdes au niveau des testicules et là, aucun recours biologique possible. La seule solution est l'IAD (insémination avec sperme d'un donneur) ou l'adoption.
L'Homme et moi sommes sortis du laboratoire sonnés. Sans voix. Lui a juste déclaré en rejoignant la voiture : "Voilà. C'est à cause de moi.". Et le fameux sentiment dont je parlais, de préférer que ce soit lui qui ai un problème, je me suis mordue le coeur et les tripes de l'avoir seulement pensé.
Nous devons désormais recontacter mon gynécologue afin que l'Homme soit redirigé vers un urologue (l'équivalent du gynécologue pour les messieurs), afin de pousser les investigations plus loin : palpations des bourses, bilan hormonal et éventuellement, biopsie des testicules, à la recherche de ces spermatozoïdes.
Samedi a été une journée de pleurs et de déprime absolue, comme je n'en avais jamais connu avant. J'ai eu à coeur de ne pas laisser mon chéri se renfermer sur lui-même et lui ai dit que je ne lui en voulais en aucun cas, qu'il n'y pouvait rien. Et que désormais, il avait les cartes en main : si son désir de paternité était plus fort que ce lien biologique tellement essentiel dont il m'a toujours parlé, alors on ferait les démarches pour faire une IAD, quand bien même ce n'était pas du tout mon projet à moi. J'ai déjà des enfants. Je peux comprendre qu'il ne veuille pas s'en passer d'un qui portera son nom.
Voilà. Nous avons eu notre samedi noir.
Maintenant, il faut relever la tête et se battre. J'espère juste que Dame Nature ne sera pas totalement pute avec nous, et nous permettra quand même d'avoir notre petite Cerise (sur le gâteau) un jour, même si le chemin va être bien plus long et compliqué que prévu.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe lis votre blog depuis plusieurs mois, espérant chaque fin de cycle cette fameuse cerise. J'ai été bien désolée en lisant l'article du jour, mais je me permets de vous envoyer un bon gros camion de meilleures pensées pour surmonter ces moments difficiles.
Bonjour, voilà qui est réconfortant. Merci beaucoup pour vos pensées !
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