jeudi 24 avril 2014

Ça tourne dans ma tête...

C16-J16. Toujours en plateau bas niveau température, mais ovulation imminente. Ces douleurs sont insupportables (ovaires, seins), d'autant que je continue à ruminer à l'inutilité de tout ça...

Hier soir, je n'arrivais pas à dormir, et, à défaut de compter les moutons, j'ai un peu navigué sur internet, à la recherche de précision quant au syndrôme de l'Homme. J'ai ainsi appris plusieurs choses très intéressantes. La première, c'est qu'on surnomme ces hommes, porteurs du 47XXY les hommes K ou SK (comme Syndrôme de Klinfelter, forcément). J'ai également appris que, certains d'entre eux, pouvaient être Klinfelter mosaïque. C'est à dire que toutes leurs cellules ne sont pas affectées par le syndrôme. Leur stérilité n'est donc pas forcément totale. Cela dit, l'urologue nous a affirmé que l'Homme l'était surement totalement, à la vue de son résultat FSH. Implicant donc une stérilité totale et irréversible. Or, un forum entièrement consacré aux hommes K met un petit bémol. Il semblerait, selon une étude médicale plus que sérieuse, publiée en mars 2013 dans Human Reproduction, que certains sujets (K total) ont été soumis malgré tout à des ponctions testiculaires et que quelques paillettes (spermatozoïdes) ont pu être trouvé. Certains pas plus que 2 ou 3, mais il n'empêche. Ils ont observé 38 sujets. Sur ces 38 sujets, 15 ont obtenu des paillettes après biopsie (soit 39,5%). 26 ICSI (intracytoplasmic injection : injection d'un spermatozoïde directement dans l'ovule) ont été pratiquées, dont 11 ont abouti à des grossesses (simple, gémélaire ou triplés), soit 68,75%. Sur les 16 bébés, aucun n'a hérité de l'anomalie génétique du papa. Il est également dit que, plus l'homme est jeune, plus il y a de chance de trouver des spermatozoïdes. L'Homme n'a pas encore 30 ans. Il y a donc peut être quand même un infime espoir (2% environ) que l'on puisse avoir notre bébé à nous deux. Ça m'a travaillé que l'urologue, qui a l'air quelqu'un d'extrêmement sérieux et brillant, ait été aussi catégorique sur l'impossibilité de trouver des spermatozoïdes via une biopsie testiculaire, mais en parcourant les messages, j'ai vu qu'il n'était de loin pas le seul à être catégorique, et seules les personnes ayant lourdement insisté, ont pu bénéficier de la technique... 

J'en parlerai à la medecin du CECOS que nous verrons. S'il n'y qu'une petite chance, minuscule, pourquoi la laisser passer ? Au moins, on ne pourra pas dire que l'on n'a pas tout tenté. Et si nous passons par un donneur au bout du compte, je veux également lui demander s'il est possible de passer l'étape IAD (insémination avec donneur), et passer directement aux FIV (fécondation in-vitro), qui ont beaucoup plus de chance de donner un bébé au bout, en argumentant sur mon âge. Pour une fois que ça peut me servir de ne plus être toute jeune, pourquoi m'en priver, non ?

Résultat de tout ça, j'ai dormi 4h la nuit dernière. Et j'ai la tête dans le foin ce matin. Mais cette poussière d'espoir me pousse à continuer à avoir foi en la vie, en me disant que si Dame Nature a été si vache avec nous jusqu'à présent, elle ne peut pas l'être à ce point... 

mardi 22 avril 2014

Pt'êt' ben qu'oui...

Comme promis, je me lance dans les vrais titres !

Mais pour mémoire, je suis à C16-J14. L'ovulation est en cours, et elle est douloureuse comme rarement, la chienne !!! Depuis 2 jours, j'ai des douleurs qui ne s'apparentent même plus à des douleurs de règles, mais plus à une appendicite... Sauf que c'est côté gauche, avec tiraillement à droite ponctuel. Un vrai bonheur. Et toujours cette arrière-pensée que tout cela ne sert à rien. C'est, de mon côté, l'aspect psychologique le plus dur à gérer actuellement. Pour le reste, col ouvert, seins sensibles et ce matin, nausées. Mon moniteur m'a donné 2 jours de fertilité élevée hier et avant-hier. Ma température est basse (36,2/36,4°C). Donc ce matin, je n'ai pas testé. Je table sur une ovulation à J16/J17 comme le cycle passé.

Du côté de l'Homme, ses cogitations avancent. Sans en parler la plupart du temps. Sauf de temps en temps, des petites réflexions se voulant humoristiques, mais parfois limites, concernant l'absence de spermatozoïdes (limite qu'il me ferait une nouvelle version de Papaoutai de Stromae, avec Zozooutai...). Mais comme hier soir on regardait une énième rediffusion de l'émission Baby Boom, on a commencé à parler "du jour où" on serait dans la situation de mon accouchement. Il s'est lancé dans le débat avec un certain enthousiasme, ouvrant la porte à mes interrogations. Je me suis donc lancée, et lui ai demandé si sa décision concernant le don de sperme commençait à être plus précis. A ma grande surprise, et avec quelques hésitations, il m'a annoncé qu'il commençait à mûrir la décision dans le sens d'accepter de passer par le don, car, d'une part la peur de regretter est bien présente, et d'autre part, il en est à se dire que notre projet bébé, reste NOTRE projet bébé, sauf que la méthode sera un peu différente. Je trouve ça plutôt positif. Bon, il s'est légèrement rembruni quand je lui ai dit que c'était bien d'avoir franchi une première étape, la prochaine étant... d'annoncer notre démarche à ses parents. Du coup, je l'ai senti retomber dans sa réserve habituelle. Il craint l'annonce. Je le sens. Je le sais. Je le connais comme si je l'avais fait.

Mais dans tout cela, je prends le positif. On avance doucement. Il sera en congé en même temps que moi cette fois-ci, et nous aurons ainsi l'occasion d'aller sereinement à notre prochain rendez-vous : le médecin-biologiste du CECOS. Afin de savoir la suite, les possibilités, les attentes. Bref. A quelle sauce nous allons être mangés. Enfin surtout moi.

jeudi 17 avril 2014

C16-J9

De retour pour le compte rendu du deuxième rendez-vous avec l'urologue.
Au début, j'ai eu peur en le voyant. Un monsieur âgé aux cheveux blancs, d'extérieur austère. Une fois dans le cabinet, il a changé. Il s'est fait plus chaleureux. Il a interprété les résultats sanguins. Et je pourrais faire médecin : mon diagnostic était (malheureusement) le bon. Le taux très élevé de FSH indique clairement une azoospermie définitive et irréversible. Il n'avait pas encore reçu le caryotype, mais d'après le taux, il penche à 98% pour le syndrôme de Klinefelter.

Je l'ai regardé de biais. C'est quoi encore que ce truc ? Il a donc expliqué que le syndrôme de Klinefelter est une anomalie chromosomique sur la paire qui détermine le sexe. Pour un homme, il y a une paire XY pour une femme XX. Or, chez ces garçons (1/600 à 1/1000 selon les sources vues sur internet), la formule chromosomique est 47XXY. Donc un X en trop. Les symptômes sont les suivants :
- Hypertrophie mammaire
- Testicules plus petits que la normale
- Pilosité quasi inexistante
- Taille souvent bien plus importante que la moyenne
- Email dentaire fragile
- Et bien sûr, la stérilité.
L'Homme a quasiment tous les signes de ce syndrôme, ça laisse donc peu de place au doute. Il a même fait un peu d'humour noir "Ha, c'est pour ça alors que je fais tellement souvent le ménage !" 

L'urologue semblait sincèrement navré de ne rien pouvoir faire pour nous. Il nous a donné le nom d'une médecin biologiste, rattachée au CECOS le plus proche de chez nous (le CECOS étant la banque du sperme). Il nous a dit qu'elle était super sympa, et nous expliquerait la suite du parcours PMA que nous allions devoir suivre pour avoir notre bébé. Il a parlé à l'Homme sur un ton à la fois rassurant et paternaliste, en lui disant que le don donnait de très beaux bébés, que ça marchait très bien, et que dans 2 ans, nous accueillerions notre propre enfant. Et il a dit cette phrase, marquante, belle et très vraie (mais qui a surement sonné creux aux oreilles de mon homme) :
"Vous savez, le père, c'est celui qui fait sauter l'enfant sur ses genoux ! Ah, souvent, c'est facile de devenir père d'un point de vue biologique ! Pour le reste, c'est une toute autre histoire !"

Nous avons pu parler à la sortie du rendez-vous. Personnellement, j'en avais besoin. L'Homme est toujours dans le doute, concernant le don de sperme. Plusieurs raisons qu'il a pu m'expliquer :
La première, c'est le temps et l'implication que demande une démarche PMA. D'après l'urologue, nous pourrions espérer accueillir un bébé d'ici 2 ans. La femme est bien plus sollicitée que l'homme dans un parcours avec donneur de sperme. Les piqûres d'hormones, les inséminations. Tout ça, c'est la femme qui l'endure. Du coup, ça le fait tiquer. D'autant que je me rapproche de la quarantaine. Mon chéri sait que les grossesses sont souvent plus difficiles à cet âge là. La seconde, c'est qu'il a aussi peur de ressentir une "obligation" d'achever le parcours, même s'il venait à avoir des doutes au point de vouloir tout arrêter. Je lui ai dit qu'à ce moment-là, il valait encore mieux tout arrêter, plutôt que d'avoir un bébé non désiré au bout. Ce petit, qui n'aura rien demandé à personne, risquerait d'en essuyer les pots cassés... Mais l'inscription au CECOS doit se faire vite, pour éviter de prolonger les délais. Même si on renonce au bout du compte.

On a également parlé du fait d'en parler à l'entourage. Surtout sa famille. Il n'y a pas encore de petis-enfants de son côté. Mes parents sont plus que comblés à ce niveau là, puisqu'ils ont 7 petits-enfants entre moi et mon frère. J'ai peur que sa famille croit que s'il n'y a pas de bébé, c'est parce que j'en ai déjà trois et que je n'en veux plus. C'est bête, mais c'est important pour moi qu'ils sachent que je n'y étais pas opposée, loin de là. Lui pense que sa famille (ses parents et sa grand-mère en particulier) ne s'opposerait pas du tout à un don de sperme et qu'ils pourraient même apporter le soutien et les encouragements dont mon homme aurait besoin pour surmonter tout ça.

On a aussi réussi à se dire les sentiments moins drôles qui nous sont passés par la tête depuis que l'on sait pour l'azoospermie. De mon côté, je lui ai avoué que j'avais pensé à "faciliter" les choses en allant voir ailleurs. Un ptit coup de canif dans le contrat et hop, un bébé sans passer par la case piqûres, PMA et toutiquanti. Mais ça m'est juste impossible moralement et physiquement. Et je lui ai également avoué que, si j'avais été dans son cas, je l'aurais quitté pour qu'il puisse avoir un bébé avec une autre, tout en lui précisant que ceci ne s'appliquait pas dans le sens actuel. Il a souri.

Lui m'a avoué que ça lui avait traversé l'esprit de me quitter aussi. Mais pas pour les mêmes raisons que moi. Il m'a dit que si de toute façon c'était foutu pour lui, pourquoi s'embarrasser avec une femme qui 3 enfants. Autant reprendre une joyeuse vie de célibataire, avec voyages, potes, et fiestas sans fin. Même si lui m'a affirmé que ça n'arriverait pas, je l'ai un peu mal pris, je l'avoue. Après, je peux tout à fait comprendre. Il a ce fort sentiment d'injustice et d'incompréhension de ce qui lui arrive. Ne pas pouvoir se prolonger dans un enfant, ça ampute forcément de quelque chose.

Voilà ce qu'il en est aujourd'hui. Le prochain rendez-vous, désormais au CECOS, sera le 30 avril. J'étais heureuse d'obtenir un rendez-vous aussi rapidement. Espérons que nous aurons au moins de la chance au niveau du temps, à défaut du reste.

PS : Je compte arrêter d'intituler mes articles comme ça. Désormais, je ne suis plus réellement en essai. Je continue la surveillance uniquement si le médecin a besoin de données au niveau de mes cycles. Donc il y aura des vrais titres dans les prochains temps... 

lundi 14 avril 2014

C16-J6

A l'horizon, rien de spécial. Mes règles sont terminées. Mais pas de tranquillité pour les braves : les symptômes ont déjà repris : tiraillements côté ovaire gauche et seins qui tirent. discrètement mais distinctement. J'ai déjà eu une forte baisse de température ce matin : 36,32°C contre 36,64 hier. Et j'ai déjà pas mal de glaires (miam-miam). Est-ce que ça me promet un cycle court ? Suspense !

Sinon, et bien le rendez-vous tant attendu et tant craint à la fois se rapproche : nous voyons l'urologue mercredi à midi. En espérant que le résultat du caryotype sera arrivé et qu'il sera normal. Ce serait déjà ça de positif dans toutes ces mauvaises nouvelles.

Aujourd'hui, j'ai vu mon hépatologue. Je suis suivie pour une maladie virale chronique qui s'attaque au foie (l'hépatite B pour ne pas la citer) depuis ma première grossesse, puisque c'est à ce moment là que ça a été dépisté. Je devais obtenir de mon médecin de pouvoir continuer mon traitement durant nos essais bébé, car lors de mes précédents essais pour avoir Troisième, j'avais dû suspendre mon traitement de l'époque (un autre médicament), et ma charge virale était remontée en flèche. Ce médicament ci m'avait été prescrit lors du dernier trimestre de grossesse, et, contre toute attente, il avait marché du tonnerre, réduisant ma charge virale à néant. C'est donc en ralant après ma folle envie de 4ème que mon médecin, bourru mais gentil, m'avait autorisé à débuter les essais sous médicament, me demandant à chaque rendez vous "Alors ? Vous êtes enceinte ?" et quand je disais non, il me répondait "Tant mieux !"... Cette fois-ci n'a pas dérogé à la règle, à une petite modification près : "Alors ? Vous êtes enceinte ?" Et moi de lui dire que non, que ce serait bien plus compliqué que prévu, mon conjoint ayant été diagnostiqué azoospermique. Et, alors qu'il s'apprêtait à me répondre "Tant mieux", selon la tradition, je l'ai vu refermer la bouche une seconde. Il a posé une autre question "Vous n'avez pas encore d'enfant ensemble ?" J'ai répondu par la négative. Puis il a ajouté "Il n'a pas d'enfant ?" Encore une réponse négative. Et là, surprise, il m'a demandé sur un ton plein de sollicitude "Et vous ? Le moral, ça va ?"

C'est drôle. Cet éminent docteur en hépato-gastro-entérologie, habituellement renfrogné, plutôt froid, malgré un côté professeur nimbus échevelé, s'est soucié de mon moral. Ça m'a mis étrangement du baume au coeur. Je suis sortie de la consultation de bonne humeur. C'était vraiment très étrange...

Un peu d'humanité dans le monde hospitalier, ça fait du bien. Car à mon avis, des médecins, je vais en voir un paquet dans les prochains temps, et ça ne me réjouissait guère. Ça me permet au moins de relativiser. 

vendredi 11 avril 2014

C16-J3

Voilà, le C16 a débuté. Dans la douleur comme le précédent s'est achevé. J'en suis à J3 et je souffre de nouveau (ou encore) des ovaires. Ça tire dur. Et les seins aussi ponctuellement. Pour le reste, je suis en période de règles, donc rien de spécial à indiquer. J'ai relancé mon moniteur de fertilité au cas où.

Mais l'essentiel du message d'aujourd'hui ne concerne pas mon cycle. Et c'est bien de changer de sujet parfois... J'ai envie de papoter pour une fois...

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Moi qui disais que l'Homme et moi n'avions pas parlé depuis un moment de notre "problème", voilà que je viens de mentir. Et bizarrement, cet échange a eu lieu dans l'endroit le plus improbable qui soit : notre lieu de travail. Nous n'avons bien sûr pas pu achever la conversation à ce moment là. Mais le soir même à la maison.

Je me rends compte un peu honteusement qu'en fait, le cerveau de l'Homme fonctionne à 100 à l'heure concernant notre souci de conception. Moi qui croyais, ou du moins m'étais laissée fait croire qu'il n'y pensait pas... Et ça le rend malheureux, car dès que le sujet est abordé, je sens qu'il se crispe. Ses yeux se font brillants. Non pas qu'il pleure, loin de là, mais on sent qu'il est blessé. Profondément blessé, et profondément coupable. Il se pose surement la question que tout le monde se pose quand il doit affronter un verdict pareil "Pourquoi ? Pourquoi moi ?".

Je pense que comme moi, il sent venir le coup du "Aucun recours, sauf donneur ou adoption". En tant qu'homme, il est forcément atteint dans sa virilité. En plus, il a toujours été élevé dans l'optique de transmission des gènes, du nom et du reste. Là, la chaîne sera incomplète.

Il m'a avoué qu'il en est au stade de peser le pour et le contre entre, abandonner définitivement ce désir de bébé, ou, passer outre son aversion du donneur pour atteindre son but et devenir père. Sauf qu'il se pose la question à l'envers. Non pas, qu'est-ce qui lui conviendrait le mieux, mais qu'est-ce qu'il regrettera le moins... Pas sûr que ce soit la bonne philosophie pour aborder le problème. Mais c'est la sienne et je la respecte. Il m'a également expliqué que, dans sa tête, ce bébé ne serait ni plus, ni moins, comme l'un de mes enfants pour lui. Ça m'a un peu choqué. J'ai trouvé qu'il était assez coupant et définitif, du coup, j'ai essayé de modifier son regard sur le sujet. Ce bébé, cette cerise que nous espérons depuis si longtemps, il restera NOTRE projet à nous deux. Et contrairement à mes enfants, ce bébé sera sous SA responsabilité. Pour les 3 aînés, légalement, il n'est responsable de rien. Pour le futur enfant, c'est lui qui prendra des décisions d'éducation, c'est lui que l'école appellera s'il est malade, c'est lui qui lui apprendra à poser du placo et qui l'accompagnera à ses matchs de foot... Et bien avant tout ça, il sera là quand je ferai le test de grossesse, il sera là pour le suivi, les échographies, les nausées, les vergétures... L'accouchement, le retour à la maison et les nuits blanches... Tout à fait différent donc !

Je sais que, sans vraiment le dire, ce qui le gène aussi, c'est de devoir "officialiser" sa stérilité. Auprès de sa famille. C'est quelque chose d'extrêmement douloureux pour lui. Il a peur de perdre l'amour et la fierté de ses parents. Tout comme il était également inquiet de me perdre moi. Car il m'a demandé si, dans le cas contraire, si c'est moi qui avait été un "obstacle" à notre projet bébé, comment j'aurais réagi, comment je l'aurais vécu. Je lui ai avoué comprendre totalement sa réserve sur le don. Cependant, les femmes étant d'avantage poussées par la nature à vouloir porter et donner la vie, je pense que j'aurais accepté le don pour pouvoir vivre une grossesse. Ce que je ne lui ai pas dit, c'est que je l'aurais probablement quitté, afin qu'il puisse réaliser son projet avec une jeune femme en état de lui offrir ce qu'il souhaite... Je ne suis pas sûre que de lui dire cela lui aurait remonté le moral, si on inverse le tableau. Il aurait pu prendre ça comme un message subliminal à son encontre, alors que ce n'est pas le cas. J'ai clos le sujet en lui disant que je ne lui en voulais pas, et je ne lui en voudrais jamais. Il n'y peut rien voilà tout. Quand la nature est injuste, méchante et incompréhensible, pourquoi en vouloir au partenaire ? Qu'a-t-il demandé ? Rien. Je ne lui en veux pas. Et je l'aimerai toujours. Enfant ou pas enfant.

On s'est pris dans les bras. Sans rien dire. Juste serrés l'un contre l'autre. Moi heureuse qu'il m'ait parlé de ce qu'il a dans la tête et le coeur. Lui, sans doute rassuré sur bien des points.

Prochaine étape, le rendez-vous urologue de mercredi prochain. Le suspense est de savoir si la caryotype sera arrivé ou pas, afin d'avoir tous les résultats et donc de savoir enfin quelle direction prendre.

mardi 8 avril 2014

C15-J29

Fin de cycle.

Rien de nouveau à l'horizon. Je suis à 12DPO et attends mes règles pour demain ou après demain. Les douleurs sont déjà là depuis hier. Je veux dire, les "vraies" douleurs annonciatrices, car hormis celles-ci, j'en ai de nouveau eu de très fortes après l'ovulation, dès 4DPO. Un cycle désagréable. J'ai hâte qu'il se termine.

Pour le reste, rien de neuf. On attend toujours le rendez-vous avec l'urologue. C'est mercredi de la semaine prochaine. J'ai à la fois hâte et d'un autre côté, j'ai très peur de ce qu'il va nous dire, même si, je l'avoue, le deuil de bébé continue dans ma tête. L'Homme et moi n'avons pas réabordé le sujet. Je le laisse tranquille en attendant les résultats concrets qu'il attend.

Hier soir, la glaire était très légèrement teintée rose. Rien ce matin. Niveau température, je suis toujours de façon peu scrupuleuse (les week-end, plus de réveil, je la prends souvent 1 ou 2h en retard), mais elle a déjà chuté hier. Une chute vertigineuse et sans appel, qui élimine d'emblée tout espoir de miracle. Même si je sais que chaque fois que j'ai eu besoin d'un miracle, il n'y en a pas eu.

A défaut, j'espère au moins que la médecine pourra faire quelque chose pour nous...

jeudi 3 avril 2014

C15-J24

De retour, après quelques jours d'absence en raison d'un petit déplacement à la montagne pour skier. Libération de l'esprit. Ça a fait un bien fou.

Le retour sur terre a été moyen moyen, vu que les résultats de la prise de sang hormonale de l'Homme nous attendait sur la table. Et c'est pour le moins gratiné. Son taux de FSH explose les sommets. Signe, selon ce que j'ai pu lire, d'une azoospermie secrétoire (donc une absence de production de spermatozoïdes, et non pas juste un obstacle sur le parcours). Et donc peu de chance pour nous de concevoir un jour ensemble ce bébé tant désiré. Vu le taux (24,9 au lieu de 12 normalement), on peut même largement penser que l'urologue ne fera pas de biopsie testiculaire. Le taux de LH est lui aussi hors norme, bien que moins impressionnant que celui de la FSH. La prolactine est juste à la limite haute. Heureusement, la testostérone sauve l'honneur en restant sagement dans la fourchette.

J'ai plus que jamais hâte de voir l'urologue et savoir exactement où nous en sommes et où nous allons, si tant est que nous allons quelque part. C'est lui qui reçoit le résultat du caryotype de l'Homme. Ainsi nous saurons si la cause de l'azoospermie est génétique... Ça arrive parfois. Et dans ces cas là, il n'y a aucune solution autre qu'un donneur ou une adoption.

Je me surprends de plus en plus souvent à me dire qu'il n'y aura jamais de bébé. Et le pincement au coeur, quoiqu'encore présent, est moins douloureux. Les questions se font moins pressantes, quant à la décision de l'Homme sur un éventuel don de sperme. Je n'ai plus hâte de savoir ce qu'il a dans la tête et comment il le vit, même si l'autre jour, il a laissé échapper une remarque, qui me laisse à penser que la situation le touche bien plus qu'il ne veut bien l'avouer. Il a marmonné quelque chose, comme quoi la situation était difficile pour lui par rapport aux enfants (à mes enfants). Et il avait presque les larmes aux yeux en le disant. Je suppose donc que le fait de voir mes enfants évoluer au quotidien sous ses yeux, et le fait qu'il sache qu'il y a de fortes chances qu'il n'ait jamais le sien, ça doit être très dur moralement, et je le comprends totalement. Je ne pourrais pas m'imaginer dans une telle situation une seule minute. Une seule seconde.

J'ai intégré un groupe de discussion sur le net de jeunes femmes dans le même cas que moi. Leurs hommes sont azoospermiques. Elles ont toutes empreinté des voies différentes en fonction de chacun de leurs cas. Mais quel soutien ! Quelle écoute ! Quelle compréhension sur les sentiments douloureux, parfois ambivalents qui nous traversent...

J'achève mon C15 dans une semaine, puisque mon ovulation a eu lieu à J17. J'ai déjà des douleurs post ovulatoires depuis 4DPO, j'en suis à 7DPO aujourd'hui. Les seins qui tirent, le bas ventre douloureux et gonflé et depuis ce midi, des nausées. ma température est à 36,9. Donc en plateau haut.

J'ai beau savoir que ce n'est pas possible, un petit coin de ma tête ne peut s'empêcher de croire à un miracle. Il n'en faut qu'un. Un seul spermatozoïde pour un bébé. Comment se résoudre à cesser d'y croire ?